Gros plan symétrique d'un pétale de fleur rose.

En quoi consiste la nymphoplastie ?

La nymphoplastie, également appelée labiaplastie, est une opération chirurgicale qui consiste à réduire la taille des petites lèvres du vagin. L’intervention est pratiquée en cas d’hypertrophie des petites lèvres, c’est-à-dire lorsque leurs tailles excessives deviennent une gêne physique ou esthétique. Qu’est-ce que la nymphoplastie ? Pourquoi réaliser une labiaplastie ? Comment se déroule l’opération ? Mission Santé vous éclaire sur une opération très intime !

Qu’est-ce que la nymphoplastie ?

Si en grec ancien, nymphe signifiait « jeune fille », en anatomie il désigne les petites lèvres de la vulve. La nymphoplastie est donc une chirurgie plastique qui va reconstruire ou plutôt remodeler les lèvres vaginales.

Les petites lèvres, situées à l’intérieur des grandes lèvres protègent l’entrée du vagin des agressions extérieures comme des microbes ou des bactéries pathogènes. À leur sommet se trouve le clitoris, qu’elles entourent et protègent.

Ces deux petits replis cutanés glabres sont très riches en terminaisons nerveuses et en vaisseaux sanguins et peuvent varier en taille, en couleur et en forme.

Parfois, chez certaines femmes, les petites lèvres débordent alors sur les grandes lèvres. Leur accroissement survient généralement à la puberté et à tendance à s’accentuer après un accouchement, mais l’hypertrophie peut également être congénitale (à la naissance).

Pourquoi avoir recours à une labiaplastie ?

Plusieurs raisons peuvent pousser une femme à demander une intervention chirurgicale pour une réduction des petites lèvres :

  • Une gêne esthétique et/ou psychologique : les patientes peuvent être complexées par des lèvres vaginales asymétriques ou trop grandes.
  • Une gêne physique : notamment si elle porte des pantalons serrés ou des strings.
  • Une gêne sportive : le frottement ou le coincement des lèvres qui peuvent être douloureux pendant certaines activités sportives comme le vélo et entraîner des irritations.
  • Une gêne sexuelle : lors d’un rapport sexuel, les petites lèvres peuvent bloquer l’entrée du vagin à la pénétration et provoquer des douleurs vulvaires.

Sachez que le chirurgien est libre d’accepter ou non la demande de la patiente s’il la juge injustifiée ou excessive.

Comment se déroule l’opération ?

Avant d’envisager une nymphoplastie, une première consultation avec le chirurgien-plasticien permet de déterminer les raisons qui poussent la patiente à demander cet acte clinique. Il lui expliquera les différentes interventions possibles, ainsi que les fonctions vitales des lèvres vaginales et les risques opératoires de l’hypertrophie vaginale.

Deux techniques de chirurgie réparatrice sont possibles en fonction de la morphologie des petites lèvres :

La nymphoplastie triangulaire, dite en V

La technique chirurgicale va retirer l’excès cutanéo-muqueux en forme de V au niveau central, c’est-à-dire la partie la plus culminante des lèvres ou dans sa zone postérieure.

Cette opération est déconseillée lorsque l’hypertrophie est trop importante, car il y a un risque de lâchage des sutures.

La nymphoplastie longitudinale

Ici, l’excès cutanéo-muqueux est retiré sur une grande partie de la longueur des petites lèvres. Il existe peu de risque de lâchage des sutures et les cicatrices sont invisibles.

Quel que soit le mode opératoire, l’intervention dure entre 45 minutes et 1 heure. Elle se pratique en ambulatoire, sous anesthésie locale ou sous anesthésie générale courte.

Quelles sont les suites opératoires d’une labiaplastie ?

Généralement les suites opératoires sont peu douloureuses. La patiente peut ressentir de légères brûlures ou constater un œdème très modéré de la vulve. Les jours qui suivent l’opération, il est recommandé de :

  • Porter des vêtements légers pour éviter tout risque d’inconfort ;
  • D’utiliser des sous-vêtements en coton ;
  • D’éviter le port du pantalon ;
  • Et de réaliser sa toilette intime une à deux fois par jour à l’eau et au savon.

Il est fortement déconseillé de faire du sport ou d’aller se baigner pendant les quatre premières semaines post-opératoires. L’utilisation de tampons hygiéniques est également proscrite ainsi que les rapports sexuels.

Les fils résorbables disparaissent au bout de quatre semaines et le résultat définitif est visible 3 à 6 mois après l’intervention.

Quels sont les risques ?

Les risques liés à la réduction des petites lèvres sont relativement rares et sans gravité :

  • Le lâchage des sutures ;
  • Des douleurs pendant un rapport sexuel ;
  • Petite insensibilité des lèvres ;
  • Des hémorragies ;
  • Des hématomes ;
  • Une infection.

Une opération ratée peut entraîner une perte totale de la sensibilité des petites lèvres. Malheureusement, les témoignages sont rares tant le sujet est intime et les femmes qui osent porter plainte devant un tribunal le sont encore plus.

Le complexe de la vulve, un effet de mode ?

Si l’opération peut avoir de réelles motivations, de plus en plus de femmes, et même de très jeunes filles, y on recourt en tant que chirurgie esthétique, juste pour être dans la « norme ».

La prédominance de la pornographie a entraîné un bien triste mouvement de mode où les jeunes femmes pensent qu’elles ne sont pas « normales ». À force de voir des vulves parfaitement symétriques, avec de petites lèvres et une épilation totale, elles sont nombreuses à avoir développé un « complexe de la vulve » et à demander un lifting vaginal. 

L’ampleur du phénomène prend des proportions inquiétantes. En 2017, un reportage de la BBC révélait que 156 jeunes filles britanniques avaient eu recours à une réduction vulvaire. Pour que cela cesse et qu’elles retrouvent l’estime de soi, il est important de rappeler à ces femmes en devenir que chaque vulve est différente !

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