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Cancer du côlon : quand et pourquoi se faire dépister ?

Le cancer du côlon est la troisième forme de cancer la plus fréquente et la plus meurtrière. Aussi appelé « cancer colorectal », il met plusieurs années à se former et touche aussi bien les hommes que les femmes. Tabagisme, consommation d’alcool, alimentation riche en viande rouge mais pauvre en fibres, sédentarité, surpoids, diabète, âge… Il existe autant de facteurs à l’origine du cancer du côlon. Pour prévenir cette maladie, un dépistage s’impose.

Quels sont les symptômes du cancer colorectal ? Pourquoi et quand dépister un cancer du côlon ? Qui sont les personnes concernées par le dépistage du cancer colorectal ? Telles sont les questions essentielles auxquelles nous allons répondre dans cet article.

Petit tour d’horizon sur le côlon

Le côlon fait partie intégrante du système digestif. Plus concrètement, il fait suite à l’intestin grêle pour former la dernière partie du système digestif. Plus communément appelé le gros intestin, le côlon a pour rôle d’absorber l’eau ainsi que certaines vitamines. Il assure également l’élimination des déchets et le maintien de l’équilibre hydrique.

Quand vous avez la diarrhée par exemple, cela signifie que trop d’eau s’est échappée par votre côlon. De même, les aliments mal digérés formant les déchets sont accumulés dans le côlon pour être évacués dans les excréments par l’anus.

Il existe plusieurs maladies du côlon. Les plus connues sont les suivantes :

  • Le cancer du côlon
  • La colite
  • La diverticulose

Le cancer du côlon et ses symptômes

Pour comprendre cette pathologie, vous devez en connaitre la signification ainsi que les causes.

Le cancer du côlon, c’est quoi ?

Le cancer du côlon est un cancer dans le côlon ou dans le rectum. Dans 70 % des cas, il se localise dans le côlon. Dans 30 % des cas, on le retrouve au niveau du rectum. Le cancer colorectal se développe en effet à partir d’une cellule qui se transforme et se multiplie à la suite d’une mutation. Il se développe ensuite dans les cellules du côlon et du rectum. Sa formation se fait à partir de polypes. Ce sont de petites excroissances charnues qui tapissent la paroi intérieure du côlon.

Bien que ces polypes soient le plus souvent bénins, il arrive qu’ils grossissent pour se transformer en cancer. En moyenne, il faut 10 ans à un polype pour former une tumeur cancéreuse. C’est la raison pour laquelle un cancer colorectal prend plusieurs années à se former.

Quels sont les principaux symptômes du cancer colorectal ?

À un stade précoce, le cancer colorectal évolue sans symptômes apparents ni signes perceptibles, ainsi le dépistage du cancer colorectal doit se faire de façon régulière : plus tôt on détecte la maladie moins les traitements seront lourds et meilleures seront les chances de guérison.

dépistage cancer colorectal

Néanmoins, des signes avant-coureurs peuvent se manifester. Ces symptômes apparaissent au fur et à mesure que la tumeur se développe dans les tissus et les organes voisins (comme le foie). À partir de là, vous verrez apparaître les signes suivants :

  • Diarrhée
  • Constipation
  • Selles qui semblent plus étroites que d’habitude
  • Sang rouge clair ou très foncé dans les selles
  • Fausse envie d’aller à la selle
  • Saignement du rectum accompagné de douleur ou d’inconfort
  • Crampes abdominales
  • Gaz
  • Ballonnements
  • Perte d’appétit et de poids

Cancer du côlon : pourquoi se faire dépister ?

Il existe de nombreuses raisons pour faire un dépistage du cancer colorectal. En voici quelques-unes.

Un dépistage pour identifier le cancer du côlon à un stade précoce de son développement

Les habitudes de vie, notamment l’alimentation, jouent un rôle primordial dans l’apparition du cancer colorectal. C’est la raison pour laquelle les statistiques indiquent un nombre élevé de cas dans les pays industrialisés. Quoi qu’il en soit, il est important de faire un dépistage régulier.

Vous devez en effet savoir que le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10, si et seulement si on le détecte assez tôt. Cette démarche permet concrètement de prévoir les traitements nécessaires dans la première phase d’évolution du cancer. On fait référence à des modalités de traitement moins agressives et pourtant très efficaces. Cela signifie que vous aurez 90 % de chance de guérir d’un cancer du côlon si on le détecte assez tôt.

Un dépistage pour détecter et traiter les polypes

Ce sont les polypes cancéreux qui grossissent pour se transformer en cancer. Un dépistage permet de les détecter et surtout de les traiter à temps. En effet, il est tout à fait possible de traiter ces cellules cancéreuses avant même qu’elles n’évoluent à des stades plus avancés.

Lorsqu’ils atteignent un stade d’évolution avancé, les polypes cancéreux se propagent vers les ganglions lymphatiques. Ils s’attaquent ensuite au foie ainsi qu’à d’autres organes du système digestif et du corps. Le dépistage permet donc d’anticiper le traitement afin d’empêcher la propagation des polypes loin de leur point d’origine.

Le dépistage du cancer colorectal via un test immunologique

Dans le cadre du programme national du dépistage, il est désormais plus facile de dépister un cancer du côlon. Auparavant, seule la coloscopie permettait de diagnostiquer le cancer colorectal. Aujourd’hui, le dépistage se fait via un test immunologique.

Rapide et efficace, ce test est à faire chez soi. Il s’agit plus exactement d’un test qui va repérer la présence de sang dans les selles. Dans le cas d’un résultat positif, c’est-à-dire en cas de détection de sang dans vos selles, il faudra faire une coloscopie pour identifier la cause des saignements. Inutile donc de dramatiser : un résultat positif (environ 4 % des cas) au test immunologique ne signifie pas instinctivement que vous souffrez d’un cancer du côlon. D’ailleurs, la coloscopie ne détecte aucune anomalie dans plus de la moitié des cas. Souvent (dans 30 % des cas), la présence de sang dans les selles est due à une lésion précancéreuse. Dans 8 % des cas, la coloscopie révélera une lésion cancéreuse.

Notez que le test immunologique s’avère plus fiable, plus ergonomique et plus performant. Votre médecin traitant vous remettra gratuitement le kit. Il faut aussi savoir que l’analyse du test est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Vous n’aurez pas besoin de vous acquitter de certains frais.

Cancer du côlon : quand se faire dépister ?

On recommande le test immunologique entre 50 et 74 ans. Il concerne d’ailleurs les hommes et les femmes. Pourquoi à partir de 50 ans et non avant ? Tout simplement parce que le cancer du côlon apparaît très rarement avant l’âge de 40 ans. Par contre, près de 95 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués après 50 ans. Il est aussi important de faire un dépistage du cancer colorectal tous les 2 ans. L’objectif est de contrôler de façon régulière pour prévenir tous les risques de cancer.

Autre point essentiel : si vous n’avez pas atteint la cinquantaine, mais que vous avez des antécédents de cancer colorectal ou de polypes, il est plus prudent de procéder à un dépistage. Vous faites peut-être partie des 20 % de la population présentant 3 à 4 fois plus de risques de développer un cancer colorectal. Dans ce cas, votre médecin traitant vous orientera vers les modalités de dépistage et de surveillance les mieux adaptées à votre profil santé.

cancer colorectal

Cancer du côlon : les chiffres parlent d’eux-mêmes

Chaque année, le cancer colorectal fait l’objet de plusieurs études rigoureuses. Grâce aux données collectées, il est possible de mettre en place des stratégies efficientes pour prévenir autant que possible cette pathologie.

Quelles sont les personnes considérées comme à risque élevé ou très élevé ?

Le niveau de risque de développer un cancer colorectal dépend de vos antécédents personnels et familiaux. Il tient également compte de vos habitudes de vie. Vous pouvez par exemple développer un cancer colorectal si vous ne pratiquez jamais d’activités physiques ou sportives. Même chose si vous êtes en surpoids ou si vous ne mangez pas sainement. Les personnes présentant des anomalies génétiques s’exposent aussi à des risques très élevés de cancer du côlon. Ces personnes représentent moins de 5 % de la population.

Combien de personnes sont touchées chaque année par le cancer colorectal ?

En Belgique, le nombre de décès dus à un cancer colorectal s’élève à 3 000 par an. Plus concrètement, cela équivaut à environ 10 décès par jour. Au Canada, le cancer colorectal est la troisième forme de cancer la plus courante. C’est aussi la deuxième cause de mortalité par cancer. Chez les deux sexes néanmoins, le taux de décès s’élève à 40 % 5 ans après le diagnostic. Par ailleurs, 1 homme sur 14 et 1 femme sur 15 sont susceptibles d’avoir un cancer colorectal au cours de leur vie.

En France, le cancer du côlon touche près de 43 000 personnes chaque année. On compte 23 000 hommes et 20 000 femmes. On y enregistre également plus de 17 000 décès par an. Le dépistage constitue un moyen sûr pour détecter le cancer du côlon à temps. Malgré le nombre de décès quelque peu élevé, il faut admettre une chose : il est tout à fait possible de guérir le cancer du côlon. En revanche, il faut impérativement le détecter à temps.

Dernier point important : vous pouvez parfaitement prévenir cette maladie en adoptant une alimentation saine et équilibrée. De préférence, consommez des aliments riches en fibres. N’oubliez pas non plus de pratiquer régulièrement des exercices physiques.

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